Finances
L’année 2024 a une nouvelle fois été marquée par un niveau élevé de sinistres en éléments naturels qui sont, pour la deuxième année consécutive, supérieurs aux estimations. Additionné de la sinistralité incendie, le total des charges de sinistres atteint 86 millions. Cette situation, bien que préoccupante, n’a pas remis en cause l’équilibre financier de l’Etablissement. Grâce à un résultat technique solide, un excédent suffisant a pu être dégagé afin de provisionner un rabais de 15 % sur les primes de l’année suivante, assurant ainsi une redistribution bénéficiant aux assurés.
Les éléments naturels restent une préoccupation majeure, avec des intempéries marquées, notamment des pluies abondantes et des inondations de grande ampleur. Ces phénomènes, dont la fréquence et l’intensité ne cessent d’augmenter, nécessitent une vigilance accrue et une anticipation renforcée pour les années à venir.
Malgré ce contexte exigeant, les charges d’exploitation ont été maîtrisées. Les missions de prévention et d’intervention en faveur de la collectivité ont été menées conformément aux attentes, pour atteindre un niveau d’engagement de 43 millions, auxquels viennent s’ajouter les 8,4 millions d’investissements en véhicules et équipements.
Le domaine des placements a, quant à lui, enregistré une excellente performance de 6,9 %, permettant de renforcer les réserves et les fonds propres, afin de faire face aux défis et aux événements extrêmes qui pourraient survenir. Un bon niveau de solvabilité est crucial pour absorber les chocs futurs.
Ce bilan démontre une nouvelle fois la résilience et la robustesse de l’Etablissement, qui continue à remplir pleinement ses missions face aux aléas climatiques et économiques, tout en renforçant sa capacité à anticiper les défis de demain.




Finance 2.0: un projet dans la continuité de la transformation digitale
Le projet Finance 2.0 fait partie du programme de projets 3SI. L’équipe en charge de Finance 2.0 a consacré l’année 2024 à son développement pour une mise en production d’un premier lot en janvier 2025, avant son intégration complète au sein des 3SI d’ici fin 2025.
Le programme de projets 3SI accompagne la transformation digitale de l’entreprise et le déploiement des systèmes d’information (SI) de l’assurance, de la prévention et de la finance.

Gestion locative
Le travail effectué en interne par le service de la comptabilité immobilière permet la gestion de revenus locatifs mensuels de plus de 2 millions. Il permet aussi de maintenir, par un entretien continu, la valeur et l’attractivité des biens loués. Le parc immobilier de l’ECA comprend aujourd’hui 74 immeubles, 819 logements et 378 lots commerciaux, représentant pratiquement un millier de locataires.

Assainissements énergétiques de nos bâtiments
La durabilité au sens large fait partie des valeurs d’entreprise de l’ECA. Au niveau de l’immobilier direct, l’objectif final est la réduction des émissions de CO2 de 50 % en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, puis d’atteindre le zéro net en 2050. Pour ce faire, l’équipe du service immobilier a identifié 33 immeubles prioritaires dans le cadre de son plan d’assainissement. Certains immeubles font l’objet d’une rénovation complète, comme ici, aux Terrailles à Cossonay où les travaux sont menés avec éo architectes SA.
L’ECA établit ses comptes conformément au référentiel Swiss GAAP RPC et en application des recommandations spécifiques à sa branche (RPC 41).
Le résultat net s’établit en positif à 157,3 millions de francs suisses. Le résultat technique reflétant la réalisation des missions de l’ECA s’affiche à 10,6 millions, impacté par une sinistralité importante et l’octroi d’une participation aux excédents en faveur des assurés. Le résultat des placements s’affiche en positif à 149,2 millions.
La sinistralité incendie de l’exercice 2024 est contenue avec 42,9 millions de charges nettes de réassurance contre 61 millions en 2023 (- 30%), qui était une année extrême. Du côté des éléments naturels, le canton de Vaud a de nouveau connu des intempéries conséquentes, notamment les inondations de Morges en juin (18 millions). Les charges de sinistres correspondantes sont importantes avec 43,6 millions supérieures à l’année passée (39 millions), qui était déjà une année intense. La charge financière totale des indemnités sinistres s’élève ainsi à 86,5 millions, maintenant un niveau élevé d’année en année, confirmant l’accélération de la fréquence et de l’intensité des événements liés aux dangers naturels.
De leur côté, les prestations et participations financières de prévention et de défense incendie et secours en faveur de la collectivité atteignent un niveau d’engagements de 43,3 millions, niveau légèrement plus faible que celui de l’année passée (46,9 millions). Les participations aux réseaux d’eau ont augmenté avec 10 millions engagés en 2024 contre 9 millions l’année précédente, compensées par les contributions en faveur de la défense incendie qui ont diminué cette année, notamment au niveau du financement des casernes.
Les bons résultats des missions ont permis de provisionner une participation aux excédents en faveur des assurés de 42 millions, soit 15 % sur les primes 2025.
L’Etablissement poursuit sa transformation numérique dans le but d’améliorer les prestations envers les assurés et l’efficacité des opérations. Ceci a pour corollaire une hausse de 1,7 % des charges d’exploitation hors amortissements par rapport à 2023, principalement dans les domaines informatiques.
La performance des placements de 6,9 % est réjouissante. Les placements immobiliers ont permis de dégager un résultat positif de 20,7 millions, contribuant pour 1,1 point à la performance globale. Au total, le résultat des placements de capitaux s’établit à 149,2 millions permettant d’améliorer la solvabilité de l’Etablissement.
Les annexes aux comptes, dans le document « Etats financiers », fournissent des informations détaillées sur le résultat financier et ses différentes composantes.
Comme tout assureur, l’ECA investit ses capitaux dans le but de garantir ses liquidités à long terme. Le résultat lié aux placements permet de constituer et de maintenir un niveau de réserves inhérentes à toute activité dans le domaine de l’assurance. Ces réserves sont nécessaires pour faire face à des événements majeurs et permettre ainsi de maintenir les primes à un niveau le plus bas possible. Les investissements s’articulent autour de placements en valeurs mobilières et en valeurs immobilières. Garant de sa solvabilité et de sa capacité à assurer ses missions de manière pérenne, le niveau et la qualité des actifs constituant les réserves revêtent un caractère stratégique.
La durabilité au sens large fait partie des valeurs d’entreprise de l’ECA. A ce titre, l’Etablissement s’est doté d’une charte décrivant les principes d’investissements responsables. La mise en application des principes de la charte se concrétise sous plusieurs axes.
En termes d’impact: par sa participation aux programmes de dialogue actionnarial développés par Ethos (Engagement Pools).
Restriction de l’univers d’investissement par l’utilisation d’indices ESG: les gérants s’engagent à œuvrer dans le respect de la charte. Un mandat de contrôle de la conformité est en outre confié à la société Conser.
Au niveau de l’immobilier direct: les principes de la charte se déclinent sous plusieurs axes, l’objectif final étant la réduction des émissions de CO2 de 50 % en 2030 par rapport à leur niveau de 1990, puis d’atteindre le zéro net en 2050. Pour ce faire, 33 immeubles prioritaires ont été identifiés dans le cadre de son plan d’assainissement.
Le conseil d’administration est composé d’un président et de huit membres nommés par le Conseil d’Etat pour une durée de quatre ans, renouvelable à deux reprises. En 2024, il a tenu 6 séances en plenum, 34 séances de comités, ainsi que 29 autres réunions pour une rémunération nette de 520’000 francs suisses.
Le comité de direction est composé du directeur général et de six membres. La rémunération brute de la direction se monte pour 2024 à 1’304’516 francs suisses. Le directeur général est nommé par le Conseil d’Etat sur proposition du conseil d’administration, les directeurs sont nommés par le conseil d’administration sur proposition du directeur général.
En 2024, le parc immobilier de l’ECA s’est étoffé avec la mise en exploitation de 3 nouveaux immeubles à Bex, portant sa valeur à 565 millions, soit 29,4 % des actifs gérés. Considéré pour sa contribution à la stabilité des rendements, la bonne gestion du parc a permis de dégager un résultat réjouissant de 20,7 millions. La performance s’affiche à 3,8 %.
Le travail effectué en interne, aussi bien au niveau de la gestion locative qu’à celui de la gestion technique, garantit des revenus locatifs mensuels de plus de 2 millions. Il permet aussi de maintenir, par un entretien continu, la valeur et l’attractivité des biens loués. A dire d’expert, le portefeuille de l’ECA est qualifié de sain, de diversifié et est jugé conforme aux attentes du marché.
L’objectif de mise en œuvre des assainissements énergétiques a pour sa part été revu à la baisse cette année afin d’approfondir les études visant à optimiser et prioriser les travaux les plus pertinents dans le cadre du plan d’assainissement énergétique.
Le parc immobilier de l’ECA comprend aujourd’hui 74 immeubles, 819 logements et 378 lots commerciaux, représentant pratiquement un millier de locataires. Au total ce sont 105’800 m² de surface louée, pour un état locatif de 25 millions, affichant un taux de charges maîtrisé de 26 % (25 % en 2023).
Cette année a été riche dans l’activité de développement avec le démarrage des travaux d’assainissement énergétiques aux Terrailles à Cossonay, la mise en exploitation de 3 nouveaux immeubles à Bex-Jardin (31 logements), l’aboutissement du concours d’architecture de Moudon, remporté par le bureau Argemí et son projet « Passiflore » (91 logements et un EMS de 73 lits), l’avancement des démarches d’études complémentaires pour le futur plan de quartier « Les Moulins », à Yverdon, ainsi que la gestion des recours sur le projet de Chamblandes à Pully.
La recherche d’une performance conforme au marché, une prise de risque modérée et l’intégration de critères de durabilité constituent les fondements de la gestion des actifs de l’ECA.
En 2024, le portefeuille affiche une solide performance de + 6,9 % nette de tous frais, dépassant notre objectif pour la deuxième année consécutive. La performance moyenne sur 10 ans se stabilise quant à elle à 3,3 %. Cet excellent résultat contribue au renforcement des réserves.
Cette année, on observe une grande dispersion des performances réalisées par les différentes classes d’actifs. Ainsi, des performances hors normes ont été réalisées sur les actions étrangères (+ 26,9 %) et sur les obligations en CHF (+ 5,7 %) contrairement aux obligations en devises qui ont déçu (- 1,4 %). Les actions suisses (+ 5,6 %), le private equity (+ 4,2 %) et l’immobilier direct suisse (+ 3,8 %) affichent également de bonnes performances tandis que l’immobilier étranger (- 13,2 %) accentue le spectre vers le bas. Les actions apportent la plus forte contribution à la performance globale (69 %) alors qu’elles ne représentent qu’un tiers du portefeuille.
A l’exception de l’immobilier suisse et de la liquidité, tous nos actifs sont investis dans des placements collectifs bien diversifiés. Nos avoirs s’élèvent à 1’925 millions à fin décembre (1’323 en valeurs mobilières, 565 d’immobilier direct suisse et 37 de liquidités), en hausse de 2,7 % sur 1 an.
L’ECA détermine les valeurs cibles de ses provisions selon l’approche du Swiss Solvency Test (SST) en y intégrant ses contraintes spécifiques.
Ainsi, le besoin de réserves déterminé par l’actuaire s’élève à 712 millions, un montant qui permettrait de couvrir à la fois les risques liés aux dommages incendies et éléments naturels et les risques liés aux placements de capitaux. En théorie, ces réserves couvriraient un événement de grande ampleur dont l’occurrence serait d’une fois tous les 400 ans. Cette valeur correspond à 1,71 ‰ de l’ensemble des capitaux assurés.
On relèvera que le test de solvabilité réalisé intègre les spécificités de l’ECA, concentration géographique et impossibilité d’éliminer les mauvais risques (monopole) notamment, ce qui contribue à la robustesse des valeurs calculées. A la fin de l’exercice, les provisions sont entièrement dotées.
L’organe de révision BDO a effectué un contrôle intermédiaire des comptes, ainsi que le contrôle de l’existence du Système de Contrôle Interne (SCI) du 18 au 22 novembre 2024.
L’audit final des comptes annuels, comprenant le bilan, le compte de résultat, le flux de trésorerie, le tableau des capitaux propres et l’annexe, a été réalisé du 10 au 21 février 2025.
Selon l’appréciation de l’organe de révision, les comptes annuels donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de l’établissement au 31 décembre 2024 ainsi que de ses résultats et de ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à cette date conformément aux Swiss GAAP RPC et sont conformes à la Loi concernant l’assurance des bâtiments et du mobilier contre l’incendie et les éléments naturels.
Par ailleurs, et conformément à l’art. 728a, al. 1, ch. 3, CO et à la NAS-CH 890, l’organe de révision atteste qu’il existe un système de contrôle interne relatif à l’établissement des comptes annuels, défini selon les prescriptions du Conseil d’administration.